Black Summer (Saison 2) – Netflix

Résumé :
« Alors que Rose a retrouvé sa fille Anna, l’hiver et le trajet vers la sécurité supposée du nord s’accompagnent de nouveaux défis : charognards frénétiques et des milices violentes combattent les morts et les désespérés. »

Fiche technique :
Network : Netflix
Réalisateur : John Hyams, Abram Cox
Scénariste : John Hyams, D.S. Schaefer, Karl Schaefer, Abram Cox, Sarah Sellman, Henry G.M. Jones, Jen Derwingson-Peacock
Acteurs principaux : Jaime King, Justin Chu Cary, Christine Lee, Zoe Marlett, Bobby Naderi

Après une première saison surprenante et âpre, j’espérais une nouvelle saison de cet anti-walkingdead même si la première se suffisait à elle-même.

Adieu l’apocalypse en zone urbaine et bienvenue dans le Grand Nord américain. Cette saison se passe 4 mois après la première alors que Rose qui a retrouvé sa fille Anna tente de gagner le nord avec quelques camarades d’infortune de la saison un. Ce nord, n’est jamais géographiquement nommé (c’est tourné dans l’Alberta au Canada) et on a peu d’infos sur le pourquoi c’est sûr. Mais un avion passe régulièrement larguer du ravitaillement en pleine nature et il parait qu’on peut embarquer depuis un aérodrome dans la vallée pour être emmené en sécurité. Est-ce vrai ? En tout cas ça a attiré pas mal de convoitises.

Niveau narration on reste sur la recette de la saison précédente avec des scènes titrée et séparée nous racontant plusieurs facettes d’une même histoire via différents points de vue. Toutefois, les épisodes, au nombre de 7, sont plus longs (en moyenne deux fois plus longue que la première saison), mais même s’il y a plus de dialogues on reste loin du mélange de mielleux-drama-pathos qui m’a fait abandonner The Walking Dead. Le contexte du Grand Nord s’ajoute aux zombies catalysant les tensions entre survivants qui ne se font pas confiance et près à s’entre tué pour s’accrocher au moindre espoir. Du coup c’est toujours aussi prenant et âpre que la saison précédente, avec des dialogues sans fioritures et des personnages qui meurent en nombre et surtout sans blabla sans fin avant la mise à mort.

L’évolution de Rose (Jaime King) est intéressante. Elle qui a traversé l’enfer pour retrouver sa fille est maintenant prête à tous les sacrifices pour la sauver. Rien d’autre ne compte, le monde entier peut bien crever. C’est terrible, mais terriblement humain. Sa fille Anna (Zoe Marlett) est aussi très intéressante. On pense d’abord à une fille qui « se contente de suivre maman » avant de se rendre compte de l’impact qu’a une telle apocalypse sur la personnalité et la psychologie d’un enfant. Le seul personnage dont je n’ai pas compris les motivations : Ray Nazeri (Bobby Naderi). Globalement, l’aspect misanthrope des groupes/personnages frôle la caricature, à moins que cela soit une critique de la société américaine et des miettes desséchées de l’American Dream.

D’un point de vue visuel, on sent toujours que les moyens sont limités, mais la série n’en pâtit pas vraiment. Quelques scènes de fusillades qui, bien que prenantes, ne sont pas intéressantes visuellement. Aussi par moment la narration et le montage sont très astucieux. La réalisation à base de longs plans, voire de plans-séquences (avec ou sans raccord) marchent toujours aussi bien. Quant aux scènes d’action filmées caméra à l’épaule, elles ont les défauts de leurs qualités. C’est-à-dire que c’est un peu brouillon, mais immersif et rendant assez bien le chaos des situations. Le premier épisode, réalisé par John Hyams (promu showrunner) est l’épisode le plus osé sur le plan technique et les premières minutes sont assez époustouflantes, surtout pour une série B. Les décors de l’Alberta rendent une superbe ambiance d’abandon et de solitude. Il y a aussi des scènes/segments « grande classe » en termes d’ambiance flippante/choc : « Pale Horse » ou « Exchange Rate ».

Globalement, la saison ne se termine pas très bien pour les personnages et la situation est plus ouverte encore qu’à la fin de la saison 1. Il y aura donc certainement une saison 3. En tout cas cette deuxième saison nous rappel clairement que l’Homme est un loup pour l’Homme, même s’il y a une petite morale à la fin puisque le seul personnage dont on est sûre et certain qu’il va atteindre la sécurité du « Nord » est le seul personnage qui n’a jamais fait de mal à autrui pour assurer sa survie.

Avec cette saison 2, Black Summer continue d’assumer sa radicalité et son âpreté sans tomber dans les travers de l’ultra gore gratuit et le voyeurisme. L’équipe artistique concilie à merveille la limite de ses moyens avec ses ambitions techniques et artistiques. Si John Hyams et ses équipes disposaient d’un budget plus conséquent, Black Summer pourrait s’imposer comme la référence de la série zombie/survival.

Laisser un commentaire