Guillermo del Toro’s Cabinet of Curiosities – Netflix

Résumé :
« Guillermo del Toro’s Cabinet of Curiosities, est une série anthologique d’horreur. Comme le titre l’indique, c’est un projet du célèbre cinéaste mexicain Guillermo del Toro. »

Fiche technique :
Créateur : Guillermo del Toro
Réalisateur : Guillermo Navarro, Vincenzo Natali, David Prior, Ana Lily Amirpour, Keith Thomas, Catherine Hardwicke, Panos Cosmatos, Jennifer Kent
Scénaristes : Regina Corrado, Vincenzo Natali, David S. Goyer, Haley Z. Boston, Lee Patterson, Mika Watkins, Panos Cosmatos, Aaron Stewart-Ahn, Jennifer Kent
Acteurs principaux : Tim Blake Nelson, Sebastian Roché, Demetrius Grosse, Elpidia Carrillo, David Hewlett, Julian Richings, Nabeel El Khafif, F. Murray Abraham, Glynn Turman, Luke Roberts, Kate Micucci, Martin Starr, Dan Stevens, Ben Barnes, Crispin Glover, Oriana Leman, Rupert Grint, Ismael Cruz Córdova, DJ Qualls, Nia Vardalos, Tenika Davis, Gaby Moreno, Peter Weller, Eric André, Sofia Boutella, Charlyne Yi, Steve Agee, Michael Therriault, Saad Siddiqui, Essie Davis, Andrew Lincoln, Hannah Galway

Comme je le disais dans le « Coming soon » dédié, j’attendais cette anthologie avec impatience. Bien que je ne sois pas un grand fan d’horreur, le fait que ce soit chapeauté par Guillermo del Toro et qu’il soit entouré de pas mal de beau monde du genre horrifique m’a enthousiasmé. De plus, le format relativement court et sous forme anthologique, donc diversifiée, ne pouvait que m’attirer. Cerise sur le gâteau, parmi les huit épisodes on compte deux adaptations de Lovecraft. Comme d’habitude avec ce genre de format, je vais présenter et chroniquer chaque épisode avant de donner un avis global.

Lot 36

Réalisé par Guillermo Navarro, écrit par Regina Corrado et Guillermo del Toro.

« Un vétéran d’extrême droite xénophobe, Nick, achète les droits sur des lots de garde-meubles abandonnés. Il refuse les supplications de l’immigrée Amelia pour qu’elle récupère ses affaires familiales dans son lot, qui lui a été vendu par erreur, ne lui laissant cruellement que son vieux cadenas. Il acquiert un lot appartenant à un vieil homme décédé. En manque d’argent, il cherche des objets à vendre dans le lot jusqu’à ce qu’il trouve une table de spiritisme et trois volumes sur l’invocation des démons. Un acheteur intéressé, Roland, le presse de trouver le quatrième volume, qui vaudrait 300 000 dollars à lui seul. Les deux hommes fouillent la pièce et trouvent un passage secret menant à une chambre qui contient un démon dormant, invoqué et scellé dans le corps desséché de la sœur du vieil homme, disparue depuis longtemps. Repérant le quatrième volume, Nick va le chercher, mais brise le sceau qui retient le démon. »

On débute sur un épisode sympathique, quoique plutôt prévisible. Le monstre est assez horrible à voir et bien foutu. Toutefois les réactions de certains personnages sont étranges. Nick, face au sceau qui retient le démon, se contente de traverser la pièce pour récupérer le livre. Pourtant, vu la tronche du monstre retenu par le sceau, comment n’est-il pas terrifié ? Même en étant aussi cupide que lui, j’ai du mal à trouver son comportement crédible. Enfin, le comportement d’Amelia lorsque Nick a besoin d’aide arrive à être peu surprenant, mais en même temps peu crédible tant ce personnage prend soudain un aspect cruel. L’épisode pourrait tout à fait être une histoire se déroulant dans l’univers lovecraftien de Delta Green, ce qui m’a beaucoup plu.

Graveyard Rats

Réalisé et écrit par Vincenzo Natali. Basé sur une nouvelle d’Henry Kuttner.

« Masson est un pilleur de tombes qui a désespérément d’argent. Ses tentatives ont été contrecarrées par les rats, qui le terrifient et qui envahissent rapidement les cadavres récemment enterrés pour en retirer tous les objets de valeur. Lorsque sa situation financière devient critique, il apprend l’existence d’un aristocrate récemment enterré et cherche à le déterrer avec ses objets de valeur, mais il découvre que les rats ont déjà creusé un énorme trou et traîné le cadavre sous terre. En rampant à leur suite, il rencontre une énorme mère rat qui le poursuit à travers leur réseau de tunnels. Il tombe dans un trou et atterrit dans un temple souterrain dédié à une divinité eldritchienne à tentacules. »

Une histoire d’horreur bien gore et old school. Je ne peux pas juger de la qualité d’adaptation, car je n’ai jamais lu la nouvelle d’Henry Kuttner. David Hewlett (Masson) est excellent. Vincenzo Natali joue à merveille avec le cliché horrifique des rats. L’épisode est répugnant et horrifique et m’a fait frissonner plus d’une fois. Le coup du « temple souterrain dédié à une divinité eldritchienne à tentacules » fera évidemment penser à du Lovecraft, tout comme le pilleur de tombe fera penser à la nouvelle « Le Molosse ». Un épisode très efficace et réussi.

The Autopsy

Réalisé par David Prior, écrit par David S. Goyer. Basé sur une nouvelle de Michael Shea.

« Le shérif Nate Craven demande à son ami, le Dr Carl Winters, de venir autopsier les corps de plusieurs mineurs récemment décédés lorsque l’un d’entre eux, Joe Allen, a provoqué une explosion en transportant un objet mystérieux. Alors qu’il enregistre ses autopsies, Winters découvre que plusieurs des cadavres sont complètement vidés de leur sang. Le corps d’Allen se réanime, révélant qu’il est habité par un parasite extraterrestre. Allen a rencontré le parasite dans son petit vaisseau de transport et était déterminé à le détruire. Maintenant, il habite son corps. Il explique que son espèce n’a pas de sens et utilise ses hôtes pour les stimuler et les nourrir. Il stimule les sens de son hôte à l’extrême et le garde cruellement conscient, mais soumis jusqu’à ce qu’il meure lorsque le parasite épuise son sang et sa chair. Sentant que Winters est atteint d’un cancer, il le soumet et prévoit de se déplacer vers lui, dans l’intention d’utiliser son cancer comme source de nourriture. Sur la table d’autopsie, il utilise le corps d’Allen pour se découper et narguer Winters, qui réplique que le parasite et son espèce ne valent pas mieux que des voleurs et qu’il a manqué un détail essentiel. »

Très vite, j’ai eu l’impression d’avoir à faire à une sorte de « vampire-extraterrestre » et au final, il y a un peu de ça. J’ai aussi trouvé un côté très « Stephen King » à cette histoire. L’utilisation d’effet pratique pour les scènes d’autopsie donne un côté réaliste et assez peu ragoutant à cet épisode. À nouveau quelques frissons lors de scène d’incision et vivisection. Si l’épisode est efficace et bon, la fin est un peu abrupte.

The Outside

Réalisé par Ana Lily Amirpour et écrit par Haley Z. Boston. Basé sur une nouvelle d’Emily Caroll.

« Stacey, une femme peu attrayante et maladroite, aspire à être belle comme les femmes de son lieu de travail. Après avoir été invitée à la fête de Noël de ses collègues, Stacey reçoit une lotion populaire appelée Alo Glow, alors que son cadeau de père Noël secret, un canard empaillé, est mal reçu. Désespérée, elle essaie la lotion, mais constate qu’elle lui donne des rougeurs. À la maison, son mari tente de la rassurer en lui disant qu’elle est parfaite comme elle est, mais en vain, car elle exprime la solitude qu’elle ressent en étant exclue. Après avoir été mystérieusement contactée par le créateur de la lotion par l’intermédiaire de sa télévision, elle accepte d’acheter plus d’Alo Glow, mais son éruption cutanée persiste. »

Un épisode très étrange tant sur le plan de l’histoire que de certains éléments esthétiques. Si l’épisode veut dénoncer l’obsession pour les apparences et la beauté ainsi que les dangers que cela puisse avoir les personnes influençables ou en proie à un profond mal être, c’est parfois fait de manière un peu trop excessive. Notamment les scènes avec les collègues de Stacey, qu’on ne pourra difficilement faire plus « clichée » qui m’ont rendu l’épisode plus horripilant qu’horrifique. Pas un mauvais épisode, mais ce n’est pas l’histoire qui m’a le plus touché ou intéressé. Du coup, n’étant jamais vraiment rentrés dans l’épisode, certains faux raccords m’ont sauté aux yeux. Par exemple d’une scène à l’autre, à quelques heures ou minutes d’intervalle, des substances visqueuses ne sont plus présentes dans le décor. Aussi, je trouve le mari de Stacey trop passif pour être crédible.

Pickman’s Model

Réalisé par Keith Thomas et écrit par Lee Patterson. Basé sur la nouvelle éponyme d’H.P Lovecraft.

« En tant qu’étudiant en art, Will Thurber rencontre Richard Pickman, dont les œuvres d’art horribles représentant des êtres d’un autre monde et des scènes macabres l’hypnotisent. Les œuvres de Pickman sont mal accueillies par l’école, mais Thurber se lie d’amitié avec lui, ce qui amène Pickman à expliquer que ses ancêtres étaient des cultistes. Des années, plus tard, Thurber, devenu un conservateur de musée prospère, reste secrètement fasciné, mais perturbé par les vieilles œuvres d’art de Pickman et fait des rêves troublants. Il rencontre Pickman, devenu un artiste à succès, et est troublé lorsque Pickman vient chez lui et interagit avec sa femme, Rebecca, et son jeune fils, James. Lorsque James commence lui aussi à faire des rêves terrifiants, Thurber confronte Pickman et le désavoue. Pickman le supplie de venir chez lui et de voir ses œuvres, expliquant qu’il n’a jamais voulu la célébrité, mais seulement que ses œuvres soient vues. »

Première des deux adaptations de l’œuvre de Lovecraft que compte cette anthologie. Si l’épisode est agréable, il n’est pas très fidèle au matériel d’origine. Ce n’est ni bien ni mal, cela dépend de ce que l’on cherche. Si vous attendez une adaptation à la virgule près, vous serez déçu. Il y a aussi quelques éléments malheureux. Ainsi les choses que Thurber croit voir après sa première confrontation avec l’œuvre de Pickman, ainsi que l’impact de son comportement perturbé, sont évacuées via une ellipse de plusieurs années où on le retrouve marié à la femme qui juste avant semblait ne plus vouloir avoir à faire à lui. Enfin, il y a aussi pas mal de détails de la dernière scène qui me perturbent. Comment Turber ne voit pas que quelque chose cloche ? D’autant qu’une fois confronté à l’horrible réalité, un plan large nous révèle des choses qu’il aurait dû voir. C’est assez étrange.

Dreams in the Witch House

Réalisé par Catherine Hardwicke et écrit par Mika Watkins. Basé sur la nouvelle éponyme d’H.P Lovecraft.

« Walter Gilman voit l’esprit de sa sœur jumelle Epperley être emporté après sa mort dans la forêt des âmes perdues. Des années plus tard, devenu adulte, il cherche à pénétrer dans ce lieu dans l’espoir de la sauver. Il loue une chambre dans la maison d’une sorcière exécutée, Keziah Mason, et prend une drogue indigène destinée à le conduire dans la forêt. Après plusieurs tentatives, il retrouve sa sœur et constate même qu’il est capable d’emporter avec lui un morceau de sa robe dans le monde réel. »

Dernière des deux adaptations de Lovecraft de cette anthologie. À nouveau, n’attendez pas une adaptation à la virgule près, sous peine d’être déçu. Si on retrouve bien la sorcière Keziah Mason et son familier Brown Jenkin, le reste de l’histoire n’a pas grand-chose à voir avec la nouvelle. Oubliez aussi l’Homme en noir. Le point de départ et l’histoire de Walter Gilman n’ont plus rien à voir avec l’œuvre d’origine. Si l’épisode n’est pas mauvais et est même meilleur que celui adaptant « Pickman’s Model », les amateurs du maître de Providence seront immanquablement déçus.

The Viewing

Réalisé par Panos Cosmatos et écrit par Aaron Stewart-Ahn Panos Cosmatos.

« Lionel Lassiter, un riche reclus, invite chez lui le musicien Randall Roth, la physicienne Charlotte Xie, qui étudie la vie extraterrestre, l’auteur de best-sellers Guy Landon et le prétendu médium Targ Reinhhard pour une séance spéciale destinée à les aider à élargir leur conscience. Accompagné de son médecin, le Dr Zahara, il les encourage à prendre plusieurs drogues pour se mettre sur la même longueur d’onde. Il les emmène dans une pièce secrète contenant un météore d’un autre monde. »

Avec Panos Cosmatos, on s’attend immanquablement à un trip sous acide et c’est exactement ce qu’on a. Longtemps, comme les personnages, on se demande ou Lassiter veut en venir. Toute cette phase de l’épisode est un trip esthétique avec des passages aussi contemplatif qu’étrange. Puis, une fois confronté au météore, tout s’accélère et part méchamment en couille de manière gore et grotesque. Un épisode globalement réussit avec de sacrés partis pris esthétiques, Cosmatos fait du Cosmatos. On regrettera l’accent un peu grotesque du Dr Zahara en VF. Si on se fie uniquement à son accent, on ne sait pas si elle est hispanique, est-Européenne ou arabe. En vrai, elle est libyenne.

The Murmuring

Réalisé et écrit par Jennifer Kent. Basé sur une histoire de Guillermo del Toro.

« Nancy et Edgar Bradley sont des ornithologues qui étudient les murmures d’oiseaux et qui ont récemment perdu leur fille Ava. Ils se rendent dans une maison de campagne isolée pour poursuivre leurs études et s’éloigner de leur chagrin. Nancy commence à voir des apparitions fantomatiques d’un garçon trempé qui pleure et d’une femme en colère qui hurle. Edgar ne rencontre pas ces apparitions et croit que c’est la tension du chagrin, que Nancy a gardé à l’intérieur tout au long, et son manque de sommeil qui causent ces visions. Edgar essaie d’entrer en contact avec Nancy, mais il est frustré par son refus de discuter de la mort d’Ava. »

Vu que l’épisode se passe dans l’univers de l’ornithologie, on aurait pu s’attendre à une histoire façon « Les oiseaux » d’Alfred Hitchcock. On nous prend à contre-pied avec une histoire de fantôme qui n’en est pas vraiment une. L’histoire, si elle à des éléments effrayants, parle avant tout de deuil, de souffrance, d’amour et de la survie du couple. Une histoire vraiment touchante. Essie Davis et Andrew Lincoln jouent vraiment bien.

Chaque épisode est introduit par Guillermo del Toro, jouant avec son « cabinet des curiosités » de manière très efficace. Le générique aussi est pas mal. Tous les épisodes bénéficient d’effets spéciaux de qualité, qu’ils soient « pratiques » ou en « CGI ». Les différentes histoires et réalisateurs assurent une bonne diversité. Par contre, il faudra m’expliquer à quoi joue Netflix sur les titres de la VF. « Pickman’s Model » en VO devient « Le modèle » en VF alors que « Dreams in the Witch House » devient « Cauchemars de Passage ». Plus drôle encore. « The Murmuring » est titré correctement « Murmuration » dans la liste des épisodes, mais est sous-titrée « La nuée » lorsque l’épisode démarre.

Comme je l’espérais, j’ai passé quatre très bonnes soirées devant cette anthologie horrifique, même si je ne suis pas un grand de fan de films/séries d’horreur. Si je suis totalement passé à côté de « The Outside », je ne peux pas vraiment dire qu’il y a un ou des mauvais épisodes. Par contre, je suis assez déçu des deux adaptations de Lovecraft, « Pickman’s Model » et « Dreams in the Witch House », qui nous livres des épisodes finalement si peu « lovecraftien ». D’autant que d’autres épisodes, notamment « Lot 36 » par son ambiance et son histoire ainsi que « Graveyard Rats » par certains éléments de son intrigue, sont plus « lovecraftien ». « The Murmuring » a su me prendre à contre-pied alors que « The Viewing » de Panos Cosmatos est sacrément barré. Ainsi malgré ses défauts et ses imperfections, je recommande tout de même chaudement le visionnage de « Guillermo del Toro’s Cabinet of Curiosities ».

Envie d’un autre avis ? Je vous invite à lire la chronique de Célinedanaë.

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