
Résumé :
« En 2055 une météorite, qui porte une semence extraterrestre à croissance rapide appelée “Pandora”, s’écrase sur une Terre ravagée par la pollution et le changement climatique. “Pandora” purifie l’atmosphère, mais tue tout sur son passage. Pour protéger les citoyens d’Hong Kong, des unités blindées lourdes de la ville, équipées de la carte génétique de la plante, tentent de la détruire et découvrent un complot. »
Fiche technique :
Réalisateur : Ng Yuen-fai
Scénaristes : Law Chi-leung
Acteurs principaux : Louis Koo, Sean Lau, Carina Lau
Un film que j’attendais depuis qu’il avait été teasé il y a trois ans. En effet, j’en avais découvert l’existence, via les travaux d’un des artistes ayant travaillé sur le projet. Les designs de mecha, exosquelettes et aéronefs étaient plutôt prometteurs. Il y a quelques mois, un trailer et une date de sortie ont été lâchés… pour le territoire chinois. Déception, mais quelques jours après, Netflix annonce qu’il va diffuser le film dans le reste du monde.

Bon, je vais commencer par tout ce qui tourne autour de l’histoire. Le film est un prétexte maladroit au spectacle. C’est-à-dire que le scénario et les dialogues sont clichés au possible et font le minimum syndical pour nous dire qu’il y a une histoire. Donc après qu’une météorite a contaminé une zone du territoire chinois dans un futur où la pollution a ravagé l’humanité, il s’avère que le météore fait pousser une plante appelée Pandora (cliché !). Cette plante, si elle purifie l’atmosphère, ravage progressivement la ville par sa croissance provoquée par la pluie. La colonelle Tam Bing débarque avec un plan et un espoir et elle compte sur l’unité de Tyler et Johnson pour sauver le monde. Des scientifiques ont fini par trouver un remède qui arrêtera la croissance de Pandora, sans la détruire, permettant ainsi de continuer à purifier l’atmosphère. Le plus compliqué est de localiser le pistil de Pandora pour y reprendre le contenu de la « balle génétique » (nom de merde). La mission va être plus compliquée que prévu, sinon il n’y aura pas de rebondissement et d’action. Il va y avoir des trahisons, sinon il n’y aurait pas de méchant, mais aussi des rédemptions, parce que les gentils sont gentils. Alors, soyons francs, le rebondissement et la totalité de l’intrigue sont prévisibles au possible et parfois assez nuls. On repère le méchant et ses motivations dès le début. La glaciale et déterminée colonelle Tam est « gentille en fait ». Skunk qui était autrefois un lâche, ne laissera pas tomber ses camarades, parce que « Rédemption ». Johnson se sacrifie, mais en fait, il n’est pas mort et vient sauver les autres dans la dernière ligne droite. Tyler va sauver une petite fille orpheline parce que la sienne est morte à cause de la pollution. La petite orpheline n’est qu’un accessoire scénaristique supposé donner de l’épaisseur au personnage de Tyler et a autant d’utilité qu’une valise durant le reste du film. Le méchant est méchant parce que capitaliste. Au niveau du world building, il n’y a pas grand-chose qui tient la route. La plante grandit dès qu’il pleut, sauf que ce n’est pas comme ça que fonctionnent les plantes, donc si Pandora est une plante qui fonctionne différemment des nôtres, c’est bien de l’expliquer. Une fois dans la zone où pousse Pandora, les protagonistes sont attaqués par des créatures qui nichent dans la zone, mais dont visiblement personne n’avait jamais entendu parler alors même que des humains s’y aventurent régulièrement. Dans une scène d’acrobatie, Tyler débarque pour aider Johnson, sauf qu’il n’y a aucun moyen logique/plausible/réaliste pour qu’il arrive là sans que personne ne s’en rende compte. Dans ce même segment du film, les deux personnages doivent récupérer un objet qui atterrit dans une carcasse de voiture. Je veux bien qu’on m’explique comment ladite voiture finit encastrée entre deux tranches d’immeuble à 40 mètres du sol et comment elle tient en place… On a aussi droit aux clichés des exosquelettes ultra avancés dont la batterie arrive à court de jus dans les moments fatidiques pour faire grimper, sans succès, la tension dramatique. Les personnages n’ont qu’une vague caractérisation, manquent clairement d’écriture et sont clichés au possible. Enfin, le worldbuidlng, en plus d’être light et plutôt paresseux, fait usage d’un nommage franchement faignant : la plante extraterrestre qui s’appelle « Pandora », la technologie de filtration de l’air qui forme des dômes au-dessus des villes qui s’appellent « Skynet »…

Sur le plan visuel, les designs qui m’avaient amené ici restent une réussite, mais on n’a jamais le temps d’en profiter à cause d’une réalisation qui, dans une tentative d’être dynamique, reprend les pires poncifs du genre. Bref, on a jamais le temps de regarder ni de profiter. Les effets spéciaux sont « OK », mais quand même assez voyants, donnant plus l’impression d’être face à une scène cinématique de jeu. Bref, ce n’est pas moche, mais ce n’est pas incroyable non plus. La musique quant à elle est à la fois passable, mais surtout ultra-clichée dès qu’il s’agit de venir accompagner certains moments clefs de l’intrigue. Il est utile de préciser que le film n’est pas doublé en français, ce qui ne serait pas gênant si les sous-titres n’étaient pas aussi médiocres (comme souvent chez Netflix). C’est quand même assez dingue de capter les erreurs de traduction d’une langue dont je ne parle pas plus de trois mots justes en lisant les sous-titres.
J’attendais beaucoup de « Warriors of Future » et la déception est grande. Le film est un enchaînement de clichés et son écriture tellement paresseuse que cela en est embarrassant. Ni l’univers ni le personnage ne bénéficie d’une once de développement. Cela n’est même pas rattrapé par l’aspect visuel à cause d’une réalisation ratée et tape à l’œil qui repose sur des effets numériques « passable ». Je n’ai même pas réussi à trouver le film divertissant, je l’ai même trouvé embarrassant et j’étais content qu’il ne dure qu’une heure quarante.
Un commentaire sur “Warriors of Future”