The Witcher: Blood Origin – Netflix

Résumé :
« Se déroulant 1200 ans avant les événements de la série télévisée The Witcher, Blood Origin dépeint la création du premier Sorceleur, ainsi que les événements menant à la “Conjonction des sphères”. Il explore également l’ancienne civilisation elfique avant sa disparition. »

Fiche technique :
Réalisateurs : Sarah O’Gorman, Vicky Jewson
Scénaristes : Declan de Barra, Alex Meenehan, Aaron Stewart-Ahn, Tania Lotia, Kiersten Van Horne, Tasha Huo
Distribution : Netflix
Acteurs principaux : Sophia Brown, Laurence O’Fuarain, Mirren Mack, Lenny Henry, Jacob Collins Levy, Joey Batey, Zach Wyatt, Lizzie Annis, Francesca Mills, Amy Murray, Minnie Driver, Michelle Yeoh et Dylan Moran

Après le succès de la première saison de « The Witcher », Netflix avait annoncé plusieurs spin-offs parmi lesquels le chouette « Nightmare of the Wolf ». Avec « Blood Origin », rien que par le titre, on se doutait qu’à minima, on allait en savoir plus sur les origines des Sorceleurs. Toutefois, les teasers et trailers n’avaient pas grand-chose d’enthousiasmant, sans compter que par la nature de l’intrigue, on savait qu’il ne fallait pas compter sur le redoutable Geralt de Riva joué par Henry Cavill.

Au final, « Blood Origin » nous raconte surtout des évènements datant d’un millénaire (au bas mot) et qui ont mené à la fameuse « conjonction des sphères » ayant mené à l’apparition des monstres et des humains dans un monde initialement peuplé d’elfes et de nains. Le problème, c’est que rien ne va dans cette minisérie en 4 épisodes que j’ai franchement eus du mal à terminer.

Alors que Jaskier est sur le point de se faire massacrer sur un champ de bataille, une Seanchai fige le temps et le transporte « ailleurs ». Son but : lui raconter une histoire pour qu’il en fasse une chanson qui inspirera les elfes révoltés contre Nilfgaard. À partir de là, on aura régulièrement le droit à la voix off de la Seanchai pour nous raconter les évidences qu’on a sous les yeux, par exemple nous dire « ils étaient maintenant trois » quand le groupe de deux héros est rejoint pas un troisième larron au cas où vous ne sauriez pas compter. L’histoire qui aurait pu être épique (vu les évènements qu’elle est censé nous relater) est globalement (très) prévisible et (très) mal écrite. Les dialogues oscillent entre « pas ouf » et « franchement merdique », les personnages sont inintéressants et clichés au possible. Je ne sais pas comment ses évènements sont relatés dans les livres d’Andrzej Sapkowski (je ne les ai pas lus), mais cette histoire qui a un potentiel théoriquement épique affiche ici un encéphalogramme plat. C’est tellement mal écrit et il y a tellement de deus ex machina en seulement quatre épisodes que qualifier l’écriture de cette série de paresseuse serait une insulte à la paresse. Le pire, c’est qu’il y a six scénaristes crédités pour ça…

Pour donner un exemple du niveau de l’écriture : Le groupe, alors constitué de Éile, Fjall et Scían, ayant constaté qu’à trois, ils ne pourront pas attaquer Xin’trea et tuer l’impératrice Merwyn, se disent qu’ils vont avoir besoin de mercenaires et donc d’or pour les payer. « Let’s go braquer une banque ! » Ils débarquent dans un village dont un plan large nous aura montré qu’il compte quelques pauvres bâtiments et visiblement aucun habitant (je reviendrais sur ce point plus loin). Pas de chance, si le gnome gérant la banque est bien là, la misère qui s’abat sur l’Empire a poussé les villageois à piller la banque. Et « boom-patatras », des gardes armées ont repéré nos trois héros (dont la tête est mise à prix) et attaquent la banque. Sauf qu’il n’y avait pas âme qui vive dans les environs quelques instants plus tôt, donc d’où sortent ces putains de gardes ?! Évidemment, Éile, Fjall et Scían étant de grands guerriers, les gardes se font tailler en pièce et les derniers survivants se replient en fermant la porte et en foutant le feu. Craignant de mourir asphyxisé ou brûlés, nos héros décident d’utiliser la trappe par laquelle le gnome s’est enfui quelques minutes auparavant, mais « mince, elle est fermée ! » Et le je veux bien qu’on m’explique à quel moment une trappe de secours faite pour aller de l’intérieur vers l’extérieur est verrouillé et donc ouvrable depuis l’intérieur du tunnel. Parce que si on réfléchissait deux secondes, ça en ferait un accès parfait pour des braqueurs de banque. Et si vous êtes tenté de vous dire que « Oui, mais peut-être que… ». Je vous arrête tout de suite ! Constatant que la trappe est inviolable, par un acier des nains, les héros utilisent l’épée de Scían qui est en acier des nains (comme par hasard !) pour péter le fermoir qui est bel et bien de leur côté de la trappe… Bref, cette série a déclenché quelques violentes crises de face-palm.

Le pire est que tout ça n’a pas rattrapé l’aspect artistique de la série. Les personnages étant mal écrit, les acteurs ne peuvent pas faire grand-chose. On se demande ce que Michelle Yeoh, seule star du casting, est venue faire dans ce merdier. Si la jeune Mirren Mack arrive à donner un petit quelque chose de solaire dans son interprétation de l’impératrice Merwyn son personnage reste trop mal écrit pour que ce soit mémorable. Les autres acteurs nous livrent des prestations à peine passables, voire mauvaises pour des personnages qui le sont tout autant. Visuellement, si la série principale est globalement bonne, ici, on frôle la catastrophe industrielle. Mis à part deux ou trois décors naturels plutôt jolis, le reste est générique. Les scènes de grandes cités en CGI sont ratées. Les monstres sont, eux aussi, moins bien rendus que dans la série principale alors qu’il y en a beaucoup moins (genre deux en fait). La réalisation est générique et les rares tentatives de faire des « trucs stylés » (genre la première séquence du premier épisode) tombe à plat. Les villes et villages paraissent, et parfois sont, totalement vides. Le pire, c’est qu’on n’a même pas l’impression que certains endroits sont habités ou habitables, bref la conception de certains décors et leur présentation à l’écran sont foireuses. Enfin, la BO n’apporte rien et est parfois complètement à côté de la plaque.

Soyons francs, il n’y a rien à garder dans « The Witcher: Blood Origin. D’une histoire potentiellement épique, Netflix nous fait un truc indigeste qui donnera à certains l’envie de s’acheter une corde. Ce spin-off est un sous-produit foireux, qui est largement en dessous de tout ce qu’offre la série principale qui, si elle est pas mal, n’est pas non plus un chef-d’œuvre. Comment une série de seulement quatre épisodes (dont quatre de trop) peut raconter aussi peu de chose et le faire aussi mal ? C’est long, chiant, prévisible et souvent ridicule.

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