BLAME ! (Le film) — Netflix & Polygon Pictures

Résumé :
« La ville ne répond plus aux humains qui sont traités comme de la vermine. Seul un jeune guerrier peut tout changer. »

Fiche technique :
Réalisateur : Hiroyuki Seshita
Scénariste : Sadayuki Murai
Production : Polygon Pictures
Distribution : Netflix

Derrière la phrase d’accroche qui sert de résumé du côté de Netflix se cache l’adaptation d’un manga assez fou de Tsutomu Nihei. La ville est une mégastructure automate et cybernétique, dans un lointain future et à cause d’une mutation génétique les humains ont perdu le contrôle de la ville. Depuis combien de temps ? On ne sait pas. Des siècles au moins. Les machines continuent d’étendre la ville de manière chaotique, elle s’étale sur plusieurs milliers de niveaux de haut, la superficie des niveaux est gigantesque. L’architecture chaotique. Killee arpente la Mégastructure à la recherche d’un « terminal génétique », un humain génétiquement pur pour reprendre le contrôle de la cité.

L’adaptation en film d’animation de Polygon Pictures reprend les grands éléments de l’univers et les designs du manga pour créer une histoire qui tient en moins deux heures. Ce n’est pas une adaptation pure du manga, les grands principes sont là, les personnages aussi (Killee, Cibo), mais tout un tas d’éléments sont mis de côté. Il n’y a pas la phase introductive du manga, certaines révélations sur les personnages ne sont pas faites telles quelles, même si des éléments les reflètent. Enfin et surtout, la fin du film donne l’impression d’avoir affaire à un épisode puisque rien n’est résolu. Une sorte de fin ouverte qui laisse la place à d’autres films potentiels, là où la fin du manga est mystique et vertigineuse.

Du coup je vais vous résumer un peu l’histoire du film. De jeunes éléctropécheurs (électroharponneurs dans le manga), un peuple qui vit quelques pars dans la mégastructure, sont sauvés par le mystérieux Killee. Ce dernier en quête d’un terminal génétique, accompagne les jeunes dans leur village et discute avec le patriarche. Quand Killee évoque le terminal génétique, le patriarche se rappelle une vieille légende et d’un lieu maudit quelque part sous la ville. Ils y trouvent les dépouilles d’un cyborg pas tout à fait mort : Cibo (Shibo dans le sous-titre français), une ancienne scientifique qui autrefois avait travaillé sur un terminal génétique de synthèse. C’est le début de la fin d’une quête pour Killee et l’espoir d’une vie libre pour les éléctropécheurs. Évidemment tout ne va pas se passer comme prévu. Précision, le film comme le manga ne sont pas destinés aux enfants. Je pense qu’en dessous de 12/13 ans, c’est à éviter.

Ce film est une adaptation fidèle au manga sur le fond et sur la forme. Scénaristiquement, malgré le fait que l’histoire dure moins de deux heures (et que moins de 10 % des éléments du manga soient utilisés) les thèmes et l’esprit sont respectés, même si en toute logique, beaucoup d’intrigues et de personnages n’apparaissent pas. On regrettera par contre un Killee encore plus mutique que dans le manga où il n’est pourtant déjà pas bavard. Visuellement, si la 3D nous prive du dynamisme du dessin de Tsutomu Nihei, le design des décors et personnages (Cibo tellement stylé) est respecté, la Mégastructure chaotique, gigantesque et labyrinthique est bien retranscrite, mais, vu que de nombreux arcs du manga ne sont pas utilisés ici, on perd beaucoup de l’aspect organique et biologique. Enfin, je trouve juste que Killee est un peu trop costaud par rapport à la version manga, mais rien de très grave.

Globalement donc le film BLAME ! est une adaptation fidèle à l’esprit de l’œuvre d’origine tout en étant aussi une très bonne porte d’entrée pour découvrir l’univers de Tsutomu Nihei. Polygon Pictures nous offre un bon film d’animation, mais qui ne sera jamais aussi culte que le manga d’origine.

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