Les montagnes hallucinées Tome 2— François Baranger

Résumé :

« “Corona Mundi… Toit du Monde…”

Toutes sortes de formules fantastiques nous vinrent aux lèvres tandis que nous contemplions, depuis notre point d’observation vertigineux, l’incroyable spectacle.

Arkham, 1933. Le professeur Dyer, éminent géologue, apprend qu’une expédition scientifique partira bientôt pour l’Antarctique avec pour ambition de suivre les traces de celle qu’il avait lui-même dirigé en 1931. Dans l’espoir de dissuader cette tentative, Dyer décide de faire un récit complet des tragiques événements auxquels il survécut, cette fois sans omettre les passages qu’il avait écartés à son retour, de peur d’être pris pour un fou.

Deux ans plus tôt, les navires affrétés par l’université Miskatonic avaient accosté le continent glacé au début de l’été austral, et le contingent de quatre professeurs et seize étudiants s’étaient mis aussitôt au travail. Les premiers résultats ne s’étaient pas fait attendre et le biologiste de l’expédition, le professeur Lake, était parti de son côté avec plusieurs membres de l’équipe afin de suivre une piste fossilifère prometteuse. Au bout de quelques jours à peine, il avait annoncé par radio avoir découvert de stupéfiants spécimens d’une espèce inconnue, extraordinairement ancienne, avant de cesser toute communication après une terrible tempête. Pressentant le pire, Dyer s’était porté à leur secours le jour suivant. Ce qu’il avait découvert sur place dépassait ses craintes les plus folles…

Paysages déserts glacés, créatures innommables vieilles de plusieurs millions d’années découvertes dans un état de conservation anormal, étranges structures géométriques au sommet de montagnes noires, plus hautes que l’Everest… Cette nouvelle de Lovecraft a inspiré des générations d’auteurs et de réalisateurs, de John Carpenter, lorsqu’il réalise The Thing, à Guillermo del Toro qui rêve de la porter à l’écran.

Fasciné depuis toujours par l’univers de H.P. Lovecraft, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s’est attelé à la tâche “cyclopéenne” de mettre en images ses principaux récits. »

Fiche technique :
Illustrateur : François Baranger
Traducteur : Arnaud Demaegd
Éditeur : Bragelonne
Pagination : 64 pages
Prix : 29,90 €

L’année commence comme la précédente s’est terminé : avec une œuvre « lovecraftienne » grâce à l’un des cadeaux laissés par le petit papa carte bleue sous le sapin de Noël. Il est temps pour moi de vous parler de ce second et dernier tome de « Les montagnes hallucinées » illustré par François Baranger.

L’histoire reprend évidemment là où elle s’était arrêtée, lorsque Dayer et Danforth entament leur découverte de la cité des « anciens ». Comme pour le tome 1, une bonne partie de ce volume parle d’exploration et de découvertes et  est donc assez calme. Cela n’empêche pas Baranger de peindre des illustrations magnifiques de mystérieuse cité en ruines et de paysages glacés. Mais les illustrations les plus dingues sont celles illustrant l’histoire des anciens reconstituée et imaginée par Dayer et Danforth. Barranger arrive à y associer toute la dimension épique et étrange que suggère l’œuvre originale tout en rendant cela vraiment très beau. Plus les explorateurs s’enfoncent dans les ruines, plus l’illustrateur joue du contraste entre ombre et lumière et nous régale avec sa propre interprétation des étranges « manchots » ou du terrible Shoggoth. Baranger nous achève avec une dernière double page classieuse où l’avion de nos explorateurs quitte les montagnes hallucinées en choisissant un angle de vue offrant au lecteur la vue de ce qui vient d’arracher un dernier cri d’épouvante à Danforth.

Baranger est vraiment un illustrateur au talent exceptionnel d’un point de vue technique et créatif, capable de rendre les choses les plus incroyables avec un aspect réaliste et plausible. Dernier gros point fort à saluer : le rendu de la glace. Étant moi-même illustrateur, je trouve que c’est un matériau très difficile à rendre en peinture, que ce soit avec des moyens traditionnels ou numériques, et pourtant ici Baranger ne se rate pas une seule fois.

Baranger conclut donc superbement ce dytique illustré en continuant à nous régaler la rétine. Le travail de traduction d’Arnaud Demaegd est aussi à saluer. J’espère que ces deux-là vont continuer à collaborer pour nous servir la suite des « Lovecraft illustrés », car il s’agit vraiment d’un superbe moyen de découvrir ou redécouvrir l’œuvre du maitre de Providence.

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