The Peripheral - Amazon Studio (Saison 1)

Résumé :
« 2032. Le monde et la société ont été peu à peu transformés par la technologie. La jeune Flynne Fisher découvre en jouant à un jeu vidéo ultraréaliste une connexion avec une réalité très différente. »

Fiche technique :
Créateur : Scott B. Smith
Réalisateur : Vincenzo Natali et Alrick Riley
Scénaristes : Scott B. Smith, Bronwyn Garrity, Jamie Chan et Greg Plageman
Acteurs principaux : Chloë Grace Moretz, Gary Carr, Jack Reynor, JJ Feild, T’Nia Miller, Louis Herthum, Katie Leung, Melinda Page Hamilton, Chris Coy, Alex Hernandez, Julian Moore-Cook, Adelind Horan, Austin Rising, Eli Goree, Charlotte Riley, Alexandra Billings

Cette série, basée sur le roman éponyme de William Gibson, est sortie sur Prime Video dans l’ombre de « The Ring of Power ». Basée sur un livre que je n’ai pas lu, en dehors du trailer, je n’avais aucune information sur la série et ne demandais donc qu’à voir un divertissement qualitatif. Je dois avouer que ça a plutôt été le cas.

L’histoire commence dans une Amérique rurale, mais légèrement cyberpunk, dans un monde qui ne va pas très fort. Flynne gagne sa vie dans une imprimerie 3D locale pour assurer les revenus stables de sa famille, notamment pour assurer les soins de sa mère souffrant d’une maladie incurable qui l’a déjà rendu aveugle. Son frère, Burton, vétéran de la guerre de sécession texane, vit dans une caravane sur le terrain familial et gagne sa vie via des simulations en réalité virtuelle. Domaine que Flynne a abandonné bien qu’elle y excellait. Seulement, Burton est tombé sur un plan en or : une simulation de nouvelle génération dont le test rapportera très gros, mais c’est Flynne qui s’y colle.

La jeune femme se retrouve embarquée au cœur d’un Londres futuriste dans une affaire d’espionnage industriel qui va assez mal finir. Un problème se révèle rapidement, ce Londres vient d’un futur bien réel, tout comme les commanditaires du test de la simulation VR qui n’en est pas une. Flynne contrôlait en réalité un vrai corps cybernétique (un périphérique) et la mission qu’elle a menée fait d’elle une cible. Le futur va s’inviter dans son présent afin de l’éliminer alors qu’elle aurait mis la main sur un énorme secret. Se joue alors une guerre entre plusieurs camps du futur, autour de Flynne et ses proches, sur deux temporalités. On en découvre progressivement plus sur les temporalités qui sont toutes deux intéressantes. Le présent de Flynne dans une ville contrôlée par un parrain sanguinaire qui maintient la paix et la prospérité. Le futur, au premier abord idyllique, mais en réalité tout à fait dystopique et construit sur les débris d’une apocalypse quasi totale.

La série m’a globalement plu, sur de nombreux aspects. Les deux temporalités sont intéressantes tant sur l’écriture que sur le visuel. Les clans qui règnent sur le futur sont prêts à toutes les extrémités pour préserver leur pouvoir tout en se drapant de bonnes intentions, jouant avec le passé et créant donc des temporalités qu’ils transforment en laboratoire d’expérimentation sans se soucier le moins du monde de l’éthique. Le présent est aussi intéressant, car le bled de campagne où vivent les protagonistes à l’air tout ce qu’il y a de plus sympa de prime abord alors qu’en fait il est aux mains d’un « bienfaiteur mafieux » dans un monde qui s’effondre doucement. Il y a beaucoup d’éléments dont j’ai aimé le design ; aussi bien des objets et véhicules que des vêtements, des coupes de cheveux… Notamment, un personnage a des tatouages animés franchement classe. Les effets visuels sont globalement réussis, même si certains ne sont pas incroyables. Je trouve les personnages globalement réussis, bien que certains soient un peu sous-exploités. Le dernier gros point fort et le casting, notamment Chloë Grace Moretz. Je n’avais vu la jeune actrice que dans le médiocre « The 5th Wave » alors qu’elle n’avait que 19 ans et avait un air très poupin et assez lisse. Maintenant du haut de ses 25 ans, elle en impose beaucoup plus à l’écran, avec un visage qui transmet beaucoup d’émotion faisant que son personnage a su me toucher. En effet, Flynne est bienveillante et parait parfois fragile, mais en réalité elle est pleine de ressources et de punch dès qu’on s’en prend aux gens qu’elle aime. C’est un peu cliché, mais ça marche très bien. Le personnage de Conner (Eli Goree), qui a perdu plusieurs membres à la guerre, est aussi très touchant dans sa souffrance et son désespoir. Du côté des antagonistes, Cherise Nuland (T’Nia Miller) et Lev Zubov (JJ Feild) que tout oppose ont un côté théâtral que je trouve parfait. Enfin, il y a une invitée surprise dans la deuxième moitié de saison avec une géniale Alexandra Billings dans le rôle de l’inspectrice Ainsley Lowbeer.

Bien sûr la série souffre de quelques défauts. Il y a par moment des ellipses assez maladroites, un ou deux « deus ex machina » un peu faciles et puis, par moment, des détails ou une absence de détails assez étrange. Je pense notamment aux tatouages animés d’Ash, qui ne sont présents que dans quelques scènes et totalement absent le reste du temps. Aussi, le titre de la VF, « Les mondes de Flynne » donnent un côté série d’aventures pour enfant alors qu’on est dans du cyberpunk…

Comme j’ai regardé la série sans me renseigner, je ne savais pas si c’était une série au long cours ou une minisérie et je n’ai eu la réponse que dans le 8ème et dernier épisode : il y aura au moins une deuxième saison. Je ne sais pas si la totalité du roman « The Peripheral » est adaptée dans cette première saison, mais il y a déjà un tome 2 paru en 2020 sous le titre « The Agency » et un tome 3 annoncé sous le titre « Jackpot », formant ce qui est appelé la « Jackpot Trilogy ». Il est donc à supposer que Scott B. Smith, Vincenzo Natali et Alrick Riley vont adapter l’ensemble de la trilogie pour Amazon. Quant à la question « est-ce une bonne adaptation ? » là aussi, je ne peux pas vous répondre.

Cette première saison de « The Peripheral » est une bonne surprise. J’ai guetté la sortie de chaque épisode avec impatience. La réalisation est efficace, il y a de belles réussites visuelles, notamment en termes de design. Les acteurs sont tous plutôt bons et plusieurs sont excellents. La VF est réussie (sauf la traduction du titre de la série). Si cette première saison ne restera pas dans les annales, j’ai tout de même hâte de voir la suite pour voir comment l’histoire va rebondir suite à la conclusion surprenante et touchante de la première saison.

4 commentaires sur “The Peripheral - Amazon Studio (Saison 1)

      1. À ma connaissance, il est bien prévu que ce soit trois livres puisqu’en VO le projet est connu sous le nom de « The Jackpot trilogy ».
        Il n’y a pas encore de date de parution en VO pour le troisième tome qui devrait s’appeler « Jackpot ».

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