Cyberpunk 2077 : Blackout –  Sztybor, Ricci, Cvetkovic, Mascolo (VO)

Résumé :
« Ça fait mal. Night City fait mal. La souffrance est profonde et plus on tombe bas, plus les rêves que l’on s’est prescrits nous empoisonnent. Fortune, espoir, amour, tout cela est rendu possible par les Braindances. Les rencontres quotidiennes d’un réparateur de Braindance avec ses clients révèlent la détérioration de l’esprit humain et le désespoir qui pousse les gens à s’abandonner à l’illusion. Mais tout le monde ne souhaite pas une fin heureuse. Rongé par le doute, la haine de soi et la culpabilité, il découvre bientôt que la réponse à la douleur… se trouve dans une panne d’électricité. »

Fiche technique :
Scénario : Bartosz Sztybor
Dessin : Roberto Ricci
Couleurs : Fabiana Mascolo
Lettrage : Frank Cvetkovic
Éditeur : Dark Horse Comics
Pagination : 128 pages

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Nous suivons Arturo, un technicien de l’entreprise DMS qui court à travers Night City pour réparer les systèmes de Braindance des clients. La Braindance, communément abrégée en BD, est une technologie qui permet d’enregistrer et de restituer l’expérience d’une personne, y compris ses sensations physiques, ses émotions et ses pensées. Les personnes ayant joué à Cyberpunk 2077 ont déjà eu un avant-goût de toutes les dérives que cela peut entrainer. Tous ceux qui lisent du cyberpunk s’en doutent aussi. Avec les BD on a le droit au meilleur, des simulations oniriques reposantes, comme au pire, des snuffs qui permettent de se glisser dans la peau d’un violeur ou d’un assassin. Il y a évidemment un marché noir tant pour les versions pirates que pour écouler les pires saloperies. Il y a aussi une forme d’addiction chez les utilisateurs qui passent tout leur temps dans des BD pour s’évader de la vie infernale que leur inflige Night City. Les entreprises vendant des Braindances savent très bien les ravages qui en découlent, mais seul le profit compte.

C’est dans ces conditions qu’Arturo se met aussi bien à détester sa vie et l’entreprise qui l’emploie. Il est complice d’une addiction qui détruit des vies. Lorsqu’il propose à son employeur d’utiliser la technologie BD pour soigner les gens de leurs addictions et troubles psychologiques, il se fait pourrir la tronche. Il déteste tellement ce à quoi il contribue qu’il a envie de crever. Il ambitionne alors de profiter des Blackouts réguliers qui affectent Night City pour monter un braquage contre son employeur qui cache un secret dans une banque. Il s’entoure alors d’une équipe de « bras cassés » : une ancienne Edge runner grillée, un flic alcoolique…

J’ai trouvé cette plongée dans l’univers des Braindances et des mégacorporations assez intéressantes. Ce qui est plutôt intéressant, c’est tout ce qui touche à la préparation du braquage alors qu’Arturo va utiliser des braindances pour soigner certains membres de son équipe de leurs faiblesses et addictions. Ainsi, à plusieurs moments, la simulation et la réalité se chevauchent. En plus de creuser le sujet des Braindances et des mégacorporations, on a aussi un court aperçu de l’inhumanité des prisons dans cet univers. Les criminels y sont torturés à coups de Braindance inhumaine dans lesquelles on leur inflige torture, meurtres et viols. Si cette histoire n’est pas directement liée à des évènements clefs de l’univers de Cyberpunk, on croise tout de même (mais parfois très discrètement) quelques personnages importants tels que Cormac, Claire Russell, Rogue, mais aussi Oriona, personnage du comics Cyberpunk 2077 « You have my word ».

Visuellement, j’apprécie pas mal la pâte graphique globale insufflée par Roberto Ricci et Fabiana Mascolo. C’est brut, dynamique et très coloré avec des effets de trames sympas. Occasionnellement ça manque un peu de détail, mais ça reste lisible et le style est efficace. Le design de personnage est une belle réussite, mention particulière pour Rearview la pilote de l’équipe. Les chapitres s’ouvrent sur les couvertures des fascicules et incluent aussi des variantes signées Max Fiurama et toutes ces illustrations sont vraiment chouettes.

Si « Cyberpunk 2077 : Blackout » ne sera pas une œuvre marquante, il reste une histoire très divertissante dans laquelle le scénariste jongle habilement entre réalité et virtualité, doublée d’une plongée intéressante dans le sujet des Braindances et des mégacorporations afin d’approfondir l’exploration de l’univers de Cyberpunk créé par Mike Pondsmith et étendu par CD Projekt. De plus, l’aspect visuel est une réussite, avec un style marqué et coloré du plus bel effet.

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