Love, Death and Robots – Netflix

De manière générale j’aime bien les formats courts, que ce soit de l’animation, du film ou même des nouvelles. Quand c’est bien fait ça me fait soit passer un très bon moment soit ça me donne envie d’en voir plus dans l’univers de cette œuvre.

Love, Death and Robots (LDR) est une anthologie de films d’animations diffusée par Netflix et était très attendu après son premier trailer. Il faut dire que le projet est chapeauté par David Fincher (Seven, X-men…) et Tim Miller (Deadpool). Pour ma part, après les projets diffusés ou teasés par Neill Blomkamp et Oats Studio j’étais très curieux de voir ce que ça donnerait. Étant très pris par mes projets, je n’ai pas pu en profiter au moment de la sortie du coup j’ai vu fuser tous types d’avis sur LBR. Certain criant au chef-d’œuvre d’autre criant à la bouse.

Pour cette chronique, je vais vous donner les titres et résumés des épisodes, chaque fois suivit d’un petit avis en essayant bien évidemment de ne rien spoiler. Ensuite je donnerais un avis global sur l’anthologie.

L’Avantage de Sonnie (Sonnie’s Edge)

« Dans l’univers des combats de “bêtes”, Sonnie reste imbattable tant qu’elle garde son mordant. »

Basé sur une nouvelle de Peter F. Hamilton cet « épisode » bénéficie d’une chouette DA et d’une très bonne animation. Le character design fait un peu penser aux jeux de la série Dishonored. Les monstres et les combats sont très réussis. C’est un peu violent et gore, la chute est bonne.

Les Trois Robots (Three Robots)

« Bien après la disparition de l’espèce humaine, trois robots visitent les vestiges d’une ville anéantie. »

Bien animé, avec une DA correct c’est un épisode assez calme. Il n’y a pas d’action, mais plutôt de l’humour et une critique légère de l’absurdité de notre civilisation par trois robots dans un lointain futur (méfiez-vous des chats). C’est un épisode moyen, mais pas désagréable.

Le Témoin (The Witness)

« Après avoir été témoin d’un meurtre, une femme tente d’échapper à l’assassin dans les rues d’une ville surréaliste. »

J’ai eu un peu de mal avec la DA et la nudité qui ne sert pas à grand-chose. L’un des épisodes que j’ai le moins aimés malgré une bonne chute.

Des fermiers équipés (Suits)

« Des fermiers utilisent leurs propres robots pour défendre leur communauté d’une terrible invasion extraterrestre. »

J’ai beaucoup aimé cet épisode. La DA et l’animation sont vraiment chouettes et contrastent beaucoup avec le sujet en lui-même. Il y a du bon fight et deux trois scènes bien classe. Peut-être que comme moi vous allez-vous demander où ses foutues fermes peuvent bien être installées ? On le découvre à la fin et on se dit que c’est complètement con d’installer des « fermiers » dans un endroit pareil.

Un vieux démon (Sucker of Souls)

« Libéré d’un site archéologique, un démon assoiffé de sang affronte une équipe de mercenaires armée de… chats ! »

Encore une réussite. Chouette DA, animation top et ultra dynamique. Attention y a du gore, très gore. Le badass et les punchline de série B assumées sont fréquents et encore une fois la chute est bonne même si certains la sentiront venir.

La Revanche du yaourt (When The Yogurt Took Over)

« Un yaourt super-intelligent accidentellement développé en laboratoire est déterminé à dominer le monde. »

L’un des épisodes que j’ai vu être encensés à plusieurs reprises. Je n’ai tout simplement pas compris pourquoi. Au-delà d’une critique à gros sabot de note société j’ai trouvé l’épisode totalement creux et je n’ai pas du tout accroché à la DA.

Derrière la faille (Beyond the Aquila Rift)

« L’équipage d’un vaisseau à la dérive se réveille à des années-lumière de sa trajectoire d’origine. »

Adapté d’une nouvelle d’un maître de la SF (Alastair Reynolds) cet épisode est superbe. Le travail d’animation, de texture, les panoramas spatiaux, le design du vaisseau et le travail sur les visages (surtout Greta et Tom) sont une grosse claque. Pour ce qui est du scénario, les consommateurs réguliers de littérature SF verront probablement venir la fin. Les autres seront très surpris.

Bonne chasse (Good Hunting)

« Le fils d’un chasseur d’esprits se lie d’amitié avec un hulijing métamorphe. »

Basé sur une histoire de Ken Liu j’ai cru à un hors-sujet dans les premières minutes pensant faire face une œuvre relevant du fantastique. Au final on est dans un mélange de fantastique et de steampunk teinté de folklore chinois en pleine colonisation de Hong Kong. La DA et l’animation sont bonnes, le cadre est rafraichissant, certains design steampunk sont vraiment bons. Cet épisode n’est pas inoubliable, mais on passe un moment agréable.

La décharge (The Dump)

« Dave l’Affreux est chez lui dans cette décharge, et il refuse de laisser un citadin l’expulser de son domaine. »

Chouette DA, surtout le character design qui donne des vraies « gueules », mais un scénario qui m’a paru prévisible.

Métamorphes (Shape-Shifters)

« En Afghanistan, deux Marines aux pouvoirs surnaturels doivent affronter une menace unique en son genre. »

Encore un chouette DA, les design des « Métamorphes » sont très réussis. Leur nature n’est pas révélée trop vite, malgré la courte durée de l’épisode. Les scènes d’action et de combat sont dynamiques, brutales et sanglantes. J’aimerais en voir plus de cet univers.

Le Coup de main (Helping Hand)

« Une astronaute échouée en orbite doit choisir entre sa vie et un membre avant d’épuiser ses réserves d’oxygène. »

La chute est dans le titre de ce « Gravity » plus froid et plus sombre. La DA est réussie, sans être la meilleure de l’anthologie. J’ai aimé le côté froid, réaliste et dur de cet épisode qui est franchement bon.

Les Esprits de la nuit (Fish Night)

« Deux représentants tombés en panne au milieu du désert se retrouvent propulsés dans un rêve préhistorique. »

Dans les premières minutes, on ne sait pas du tout où on va être emmené. Finalement on a le droit à un rêve, une hallucination. Mais à quel point ? On se le demande à la fin. En tout cas cet épisode onirique bascule dans le superbe dès que les personnages s’endorment.

Lucky 13

« Une bizut hérite du Lucky 13, un vaisseau maudit à bord duquel deux équipages ont mystérieusement disparu. »

Un épisode sans trop de prétention à l’esthétique soignée, aux scènes d’actions solides et réalistes et qui pose la question de la relation personne-machine sans trop en faire.

L’Œuvre de Zima (Zima Blue)

« Un brillant artiste se rappelle son passé et son ascension vers la gloire avant de révéler son chef-d’œuvre final. »

Épisode à la DA étrange, mais réussie qui est encore une adaptation d’une nouvelle d’Alastair Reynolds. Un bon « sens of wonder » et une bonne chute que les plus familiers de la SF verront peut-être venir. Une chouette réussite.

Angle mort (Blindspot)

« Un gang de cyborgs cambrioleurs s’attaque à un convoi lourdement armé. »

Un épisode divertissant et sans prétention, il y a des petites touches de Fast & Furious et Mad Max. La DA, même si elle n’est pas la meilleure de la série reste efficace et réussie. On passe un bon moment.

L’Âge de glace (Ice Age)

« Après avoir emménagé dans un nouvel appartement, un couple découvre une civilisation perdue dans un congélateur. »

Réalisé par Tim Miller (Deadpool) c’est l’épisode le moins réussi. Ça ne décolle pas, ce n’est pas drôle et c’est globalement un plagiat de « God » de Neill Blomkamp et Oats Studio (et que je ne trouvais déjà pas fameux). C’est aussi le seul épisode à être essentiellement en prise de vue réelle.

Histoires alternatives (Alternate Histories)

« Dans Multiversity, Hitler connaît plusieurs fins tragiques, à la fois fantastiques et comiques. »

À l’idée d’avoir un épisode parlant d’uchronie j’étais forcément enthousiaste, mais je l’ai trouvé parfaitement inintéressant. Visuellement le mélange de graphisme quasi-kawai et de gore marche, mais le propos est tellement inintéressant tout en n’étant absolument pas drôle…

Une guerre secrète (Secret War)

« Les unités d’élite de l’Armée rouge combattent une présence diabolique au cœur des forêts de Sibérie. »

Mon épisode préféré sur tous les plans. Visuellement c’est une claque. Les visages sont aussi réussis que dans Beyond the Aquila Rift, mais avec plus de constance, c’est-à-dire pour tous les personnages. Les chevaux, les décors, les effets météo sont superbes. Cela donne une ambiance à couper le souffle. J’aimerais franchement voir l’univers de cet épisode développé de manière plus large. Dans un roman ou dans un long métrage.

Avis global sur LDR 

Certains parlaient d’un chef d’œuvre grandiose, d’autres parlaient de ratage total. Je pense simplement que les déçus en attendaient trop. Probablement parce que les noms de Fincher et Miller sont attachés au projet et que certains annonçaient une résurrection de l’esprit Metal Hurlant.

Personnellement comme je ne fais pas partie de ceux qui ont biberonné à Metal Hurlant ou qui vénèrent Fincher comme un Dieu je n’attendais rien de plus qu’un divertissement sympa. Sur ce plan, je suis globalement servi. C’est divertissant, il y en a potentiellement pour tous les goûts même si le sang est globalement présent. Il est clair que comme moi, certains épisodes ne vous plairont pas ou vous passeront au-dessus de la tête. Heureusement, les épisodes sont vraiment courts, entre 9 et 17 minutes. Donc même les épisodes qui ne vous plaisent pas resteront supportables, d’autant plus que rien ne vous empêche de zapper puisque rien ne relit les courts-métrages entre eux.

J’ai donc globalement passé un moment agréable, avec quelques épisodes vraiment superbes. Le plus simple reste encore de vous faire votre avis par vous-même tant cette anthologie semble clivante.

En tout cas j’espère qu’il y aura d’autres fournées. J’aimerais bien une saison dans l’esprit lovecraftien.

5 commentaires sur “Love, Death and Robots – Netflix

  1. Marrant, je viens de terminer et de publier ma critique et je constate que je suis à l’inverse de toi sur presque chaque épisode! Globalement on se rejoint sur la très bonne initiative du format et le happy de savoir qu’il y a d’autres saisons de prévues. Peut-être plus ambitieuses?

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