Into the Deep – Sophie Griselle

Résumé :
« À plus de onze mille mètres de fond, la fosse océanique des Mariannes, au large de l’océan Pacifique : l’endroit le plus profond sur Terre… C’est là que Sam Luzarche, jeune océanologue, découvre une créature qui pourrait bien remettre en question tout ce qu’il croyait savoir sur la science, sur les fonds marins et, en définitive, sur lui-même. »

Fiche technique :
Auteur : Sophie Griselle
Éditeur : Snag
Pagination : 400 pages

Parfois, on découvre un livre par hasard et on se jette dessus sur un coup de tête. C’est le cas ici, puisque j’ai découvert « Into the Deep » après que son autrice a été emmerdée sur Twitter pour avoir célébré l’obtention de son doctorat en égyptologie. Je n’ai lu aucun avis sur son livre et me suis contenté du résumé. Ainsi, je pensais me plonger dans un livre orienté cryptozoologie et, si c’est bien le cas, le livre est aussi beaucoup d’autres choses et m’a sorti de ma zone de confort.

Je vais faire de mon mieux pour parler de ce livre sans trop spoiler. Grosso modo, il est question de la découverte d’une version cryptozoologie de la sirène, mais aussi d’une peuplade restée isolée du monde moderne. Enfin, il est question de mensonge et d’éthique scientifique. L’intrigue démarre avec une peuplade restée isolée sur une île (fictive) des Mariannes, appelée Blackney, et la disparition soudaine de sa population. Quelques décennies plus tard, le jeune océanologue, Sam Luzarche et son équipe, mènent des recherches au large des îles Mariannes, lorsqu’ils découvrent les premiers indices de l’existence d’une nouvelle espèce aquatique qui se planquerait dans la fosse des Mariannes. Tout cela va se télescoper avec les légendes et les mythes autour de l’île Blackney, mais aussi avec le passé de Sam. En effet, c’est son père Henry qui menait la mission scientifique Sentinelle (clin d’œil malin au peuple des Sentinelles, bien réel quant à lui) à l’époque de la disparition des habitants de l’île Blackney.

L’histoire nous est racontée à la première personne par Sam. Ce dernier est embarqué dans une quête scientifique révolutionnaire, mais est pris en étaux entre son ambition, ses propres démons et son passé. Le récit à la première personne à l’avantage d’être immersif, mais ici je trouve que Sam se livre un peu trop ou de manière peut être un peu trop verbeuse. En réalité, j’ai peut-être eu cette impression parce que pendant la majorité de l’intrigue j’ai trouvé que ce personnage était insupportable. Certes, c’est un personnage qui a des blessures héritées d’un passé compliqué, mais je l’ai trouvé proprement insupportable. Il passe son temps à se mettre en danger, mettant d’autres personnes en danger par la même occasion, à ne pas se soucier du mal qu’il fait tout en prétendant le contraire, ne semble jamais apprendre de ses erreurs. Bref, pas facile pour moi avec ce personnage. Mais cette impression, m’a du coup donné l’impression d’un rythme pas assez élevé sur une bonne partie du livre et c’est d’autant plus dommage que l’autrice à une belle plume.

Sam n’est pas le seul personnage à être un peu trop extrême. Ainsi, sa petite amie, Ophélie, adorable, est une idéaliste totale qui en parait parfois naïve. Toutefois, son idéalisme et son apparente naïveté m’ont, au final, paru indispensable à l’intrigue. J’ai trouvé Henry, le père de Sam, aussi insupportable que son fils, à la différence que c’est son rôle dans l’histoire, donc cela ne m’a pas gêné. En effet, si dans sa quête de sa « sirène » Sam semble perdre son éthique, son père joue le rôle de celui qui ne s’en encombre pas.

Toutefois, les personnages, leurs relations, l’impression qu’ils m’ont laissée, ainsi que le rythme changent beaucoup, et pour le mieux à mes yeux, dans la dernière partie du livre. Sam fait enfin ce qu’il doit faire, lutte contre ses démons pour faire ce qui est juste. Son père s’avère être moins détestable que ce que je pensais jusque-là. Seule Ophélie, change assez peu puisqu’elle fait office de repère moral et éthique tout au long de l’histoire. Il est à noter que j’ai trouvé l’autrice plutôt habile dans sa « gestion des secrets ». Comme je lis, visionne et écris beaucoup, je deviens difficile à surprendre et je vois venir certains trucs à des kilomètres. Ici Sophie Griselle a su me mettre, pour certains secrets, dans la situation ou je vois venir certains trucs, mais elle brouille les pistes avant de, dans certains cas finalement, me servir ce que j’avais anticipé cent pages plus tôt, mais en d’autre occasion, faire totalement l’inverse. Je tiens aussi à saluer le travail de recherche pour donne une impression de plausibilité assez appréciable. Sa vision de la sirène est une réussite, mêlant plausibilité zoologique et mythe, notamment avec une utilisation très intelligente du « chant » des sirènes qui s’avère très intéressante dans la dernière partie du récit. L’utilisation de l’effet de carène liquide pour faire chavirer un navire est bien vu, même si j’ai trouvé le nombre de victimes du naufrage un peu trop faible pour être plausible. Surtout, la question éthique quant à la découverte d’une nouvelle espèce intelligente est très intéressante. En effet, quand on découvre une nouvelle espèce, on prélève des spécimens, on étudie leurs cadavres, etc. Si c’est (ou semble) indispensable à la science, est-ce bien éthique ? Et si l’espèce en question est douée d’intelligence, dotée de sensibilité, comparable à l’homme ?

Avec « Into the Deep », je suis sortie de ma zone de confort, car si la cryptozoologie est un sujet que j’adore, je l’aborde rarement sous l’angle de la fiction et certains autres éléments de ce roman sont clairement loin de ce que je lis habituellement. D’un côté, le combo « Perso principale insupportable + narration à la première personne », m’a donné une impression de longueur et d’un texte parfois trop verbeux. De l’autre, le côté cryptozoologie, les questions d’étiques qui vont avec, ainsi que le dernier quart du livre mené tambour battant ont fait que j’ai été incapable de décrocher avant la fin. Sophie Griselle livre donc une histoire qui n’est pas parfaite, pas toujours dans mes goûts, mais malgré tout très intéressante et dont certains passages sont habilement menés. Le tout porté par une chouette plume. Il est à espérer que sa carrière d’égyptologue lui laissera le temps d’écrire d’autre fiction.

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