The Department of Truth (Tome 2) – James Tynion IV & Martin Simmonds

Résumé :
« Cole Turner a cru bien faire en rejoignant l’équipe de Lee Harvey Oswald. Mais à présent qu’il en apprend davantage sur les fonctions de son supérieur au sein du Département de la Vérité, le doute l’assaille… De plus en plus de tulpas — les formes tangibles créées par les sphères complotistes — s’incarnent dans le monde réel, et il est plus que temps de réagir et de choisir un camp. Une plongée au cœur des plus grands complots de l’Histoire moderne et d’aujourd’hui ! »

Fiche technique :
Scénariste : James Tynion IV
Illustration : Martin Simmonds
Éditeur : Urban Comics
Pagination : 176 pages

Tome qui devait sortir au début de l’été en VF, mais qui fut décalé à début septembre. Entre temps, j’ai même déjà lu le tome 3. C’est toutefois avec grand plaisir que je relis ce tome, en VF cette fois-ci.

À la fin du tome précédent, Cole Turner avait été confronté à Martin Barker, le leader de Black Hat, principal antagoniste du Département de la Vérité. Barker utilisant les conspirations et les mécaniques conspirationnistes afin de détruire la réalité dans laquelle nous vivons.

En compagnie de son équipière Ruby (la femme qui l’a recruté dans le tome 1) Cole se rend à l’aéroport de Denver, lieu au centre de nombreuses théories conspirationnistes puisqu’il cacherait une base secrète. Il y rencontre Hawk, le meilleur homme dont dispose Lee Harvey Oswald (le directeur du Département de la Vérité, rappelez-vous). Hawk est un peu un magicien, le gars très doué pour créer ou détruire la « réalité » créée par les « croyances ». C’est l’occasion pour Cole d’en apprendre un peu plus sur le concept des « Tulpa », ces pensées ou croyances devenant réalité. C’est aussi pour Hawk un moyen de tester Cole. Ce dernier va ainsi assister aux premières loges à une manipulation de la réalité puisque Hawk va faire disparaitre la base secrète du « nouvel-ordre-mondial-sataniste » se trouvant sous l’aéroport. Or, si elle se trouve réellement c’est parce que la croyance des conspirationnistes lui a donné corps. Après cela, Hawk va embarquer Cole dans une chasse au Bigfoot. Si je vais à partir de maintenant essayer de divulgâcher le moins possible, la « chasse au Bigfoot » est un passage assez touchant par son angle narratif pour montrer les dégâts que les croyances conspirationnistes peuvent infliger à une famille, tout en étant très intéressant sur ce qu’il continue ne nous apprendre sur la manipulation de la réalité. Tout cela est entrecoupé de flashbacks sur le passé de Cole, nous permettant de mieux comprendre pourquoi Lee Harvey Oswald voulait le recruter. À nouveau, une question se pose tant pour Cole que pour le lecteur : est-ce qu’il travaille vraiment pour les gentils ? Mais le jeu de nuances est plus subtil que ça et à travers la révélation des dernières pages, c’est le concept même de réalité et de vérité qui commence à vaciller.

Visuellement, comme le premier tome, Martin Simmonds réalise aussi bien la couverture que les pages intérieures. On retrouve les couleurs directes, le découpage et les compositions parfois démentes qui m’avaient déjà fait halluciner. Le travail de Simmonds exploite à merveille les backgrounds conspirationnistes et ses racines « New Age » avec des compositions qui donnent l’impression de pensées vagabondant dans un trip sous LSD quand des « hélicoptères noirs » se transforment en criquets, ou quand un Bigfoot devient la forêt dans laquelle se trouvent Hawk et Cole. Bref, la claque graphique du premier tome se poursuit.

Ce tome 2 confirme la claque qu’est The Department of Truth. Il s’agit à mes yeux d’un des meilleurs comics de ces dernières années. C’est ambitieux, beau, intelligent et porteur de questionnements intéressants. James Tynion IV continue d’afficher des ambitions scénaristiques franches sur un sujet plus complexe qu’il n’y parait et sans manichéisme. Martin Simmonds reste constant et bluffant sur le plan graphique, malgré les contraintes de production du format comics.

Vous pouvez lire un extrait sur le site de l’éditeur.

Besoin d’un autre Avis, voici la chronique de Justaword.

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