Neuromancien — William Gibson

Résumé :
« “Le ciel au-dessus du port avait la couleur d’une télévision allumée sur la chaîne défunte.” Case est un ancien pirate de la matrice, cet univers qu’il définit comme “une hallucination consensuelle”. Après la destruction de son système nerveux par un de ses employeurs, il survit désormais grâce à l’alcool et aux drogues et trempe dans plusieurs trafics d’organes et de matériel informatique. Alors qu’il s’apprête à franchir le point de non-retour dans cette spirale d’autodestruction, il se voit offrir une nouvelle naissance : la possibilité de retourner dans la matrice. »

Fiche technique :
Auteur : William Gibson
Éditeur : Au Diable Vauvert
Pagination : 448 pages

Dans le monde de la SF et du Cyberpunk, Neuromancien est une référence, un livre culte. Si William Gibson n’a pas inventé le cyberpunk il en a forgé la définition et son œuvre de référence. Et pourtant j’aurais attendu 2021 pour enfin lire ce livre. Emprunté à la médiathèque au début de mon adolescence, je n’avais pas accroché à ce livre. Il faut dire qu’à l’époque je me désintéressais de plus en plus des livres, du dessin et de l’écriture. En 2020, Au Diable Vauvert ressort le livre via une nouvelle traduction de Laurent Queyssi et paré d’une superbe couverture et 4ème illustrées par Josan Gonzalez. Je me suis donc arrangé pour que le père Noël m’offre ce livre et après avoir avancé dans ma PAL j’ai enfin pu attaquer ce livre il y a quelques jours.

Il faut dire que si ce livre est culte, s’il a popularisé le cyberpunk ce n’est pas pour rien. Malgré mon peu de temps disponible pour la lecture, j’ai dévoré l’ouvrage en un rien de temps et j’ai pris une bonne grosse claque. C’est un peu un « cyber-heist », un cyberbraquage à la Ocean Eleven, mis à part que le héros — Case — est une épave, son équipière — Molly — une psychopathe et leur boss — Armitage — un… je ne sais pas trop.

William Gibson a une écriture fluide et précise, parfois poétique et empreint de nostalgie, mais allant généralement à l’essentiel de manière percutante. Le travail de Laurent Queyssi combiné à l’écriture de Gibson donne globalement l’impression d’un travail d’orfèvre. Un texte finement ciselé plongeant le lecteur dans un récit haletant agrémenté de petite phrase distillant des éléments de worldbuilding toujours intriguant. Pour le fan de worldbuilding que je suis c’en est presque frustrant, mais j’use de la même technique dans mes nouvelles. Le travail sur le langage et l’argot est très bon (vous verrez comme les « sionniens » s’expriment), de même que certains dialogues.

Morceau choisi :
Le Finlandais ricana.
« Si tu la regardes de travers, elle est capable de te couper les couilles pour les porter en pendentif.
–  Je n’ai pas compris cette expression.
– Pas grave, dit Case. “Ça veut dire ferme ta gueule”. »

Et les personnages, surtout Case, Molly et Armitage, sont en réalité bien plus complexe que ce que je vous ai sommairement décrit et sont vraiment très intéressants.

Au niveau de l’histoire, rapidement cette espèce de plan de braquage prend évidemment une tournure imprévue et hors-norme dont je m’abstiendrais de trop vous parler. Sachez qu’il est ici question d’IA dans le sens le plus cyberpunk/SF du terme. Cela donne droit à des scènes vraiment fortes qui vous rappelleront Matrix ou Person of Interest par exemple. Ce qui est d’ailleurs assez fascinant sur l’aspect cyber et Internet c’est à quel point l’auteur a vu juste. Si vous remplacez deux ou trois termes techniques vous ne vous rendez tout simplement pas compte que le texte a été écrit dans les années 1980, une époque où le cyber, l’IoT et Internet n’existaient pas !

Bref, vous l’aurez compris Neuromancien fait son entrée dans la liste de mes livres cultes. Cette nouvelle édition est un must have, même pour ceux qui ont déjà lu le livre il y a 20 ou 30 ans. Si vous ne l’avez jamais lu et que vous aimez le cyberpunk et la SF, jetez-vous sur ce livre. En plus c’est une chouette édition, la couverture et la 4ème sont juste superbes !

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