Celui qui hantait les ténèbres — Gou Tanabe

Résumé :
« Un voyage au tréfonds de notre monde, là où se tapit l’innommable…
Dans la ville de Providence, le jeune écrivain Robert Blake semble fasciné par une étrange église abandonnée. Alors qu’il finit par s’aventurer dans ce lieu de culte perverti, il y découvre le Necronomicon, un ouvrage maudit de magie noire, et invoque sans le vouloir des forces maléfiques qui dépassent l’entendement…
Pendant la Première Guerre mondiale, un officier évadé se retrouve perdu en pleine mer. Épuisé, il s’évanouit dans sa barque et, à son réveil, s’aperçoit qu’il s’est échoué sur une île inquiétante, recouverte à perte de vue de carcasses de bêtes marines… »

Fiche technique :
Adaptation et dessin : Gou Tanabe
Éditeur : Ki-oon
Pagination : 160 pages

Malgré son titre, l’ouvrage s’ouvre sur l’adaptation de la nouvelle « Dagon ». En effet, le livre contient deux adaptations de Lovecraft par Tanabe : celui qui hantait les ténèbres et Dagon. Et chose rare, je chronique un livre moins d’une semaine après sa sortie.

Commençons donc par le commencement avec Dagon. Il s’agit d’une nouvelle initialement très courte. L’adaptation l’est tout autant avec une trentaine de pages. Dagon est une histoire courte et sombre, celle d’un officier de la marine marchande rongé par le souvenir d’une étrange aventure vécue sur une île inconnue pendant la Première Guerre mondiale. Il y découvre un étrange monolithe puis une créature des profondeurs qui vient s’y agripper. Le protagoniste se réveille quelques mois plus tard suite à un coma. Hanté par ce qu’il a vu, il finit par vouloir se foutre en l’air. Ce n’est clairement pas mon histoire préférée de Lovecraft et le je la trouve globalement assez peu intéressante. Cela ne m’empêche pas de saluer le travail d’adaptation et d’illustration de Tanabe qui se fend malgré tous de quelques très bonnes cases. Sans oublier son design de la créature ichtyoïde franchement réussie.

Vient ensuite « Celui qui hantait les ténèbres », l’histoire du jeune écrivain et peintre Robert Blake, féru d’occultisme et qui est en résidence à Providence. Très inspiré depuis qu’il est installé là-bas, il finit par s’intéresser à un étrange et sombre clocher visible depuis la fenêtre de son studio. Il va se retrouver sur les pistes d’un étrange culte vénérant une créature qui pourrait bien être un avatar de Nyarlathotep. Il s’agit pour beaucoup d’une des meilleures histoires de Lovecraft, c’est une histoire assez prenante et flippante une fois que l’on comprend pourquoi le clocher est fermé et le reste du quartier si bien éclairé. Comme d’habitude avec HPL, le protagoniste va finir par sombrer et devenir à moitié dingue avant de connaitre un funeste destin. L’adaptation de Tanabe est très bonne et le dessin globalement de très haut niveau. Il y a même un vrai tour de force ici, car l’histoire se déroule majoritairement dans des lieux sombres où la nuit et parfois sous la pluie, c’est donc très sombre, mais les cases de Tanabe restent pourtant parfaitement lisibles.

Globalement, cette double adaptation est bonne. « Dagon » reste dispensable à mes yeux, mais « Celui qui hantait les ténèbres » est une vraie réussite. Cet ouvrage, même s’il est globalement bon, reste (à mes yeux) un cran en dessous des précédents notamment « L’appel de Chthulhu », « Les montagnes hallucinées » et « La couleur tombée du ciel ».

Vous pouvez retrouver un extrait ici et l’avis d’Alfaric sur Les Portes du Multivers.

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